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Les standards, y en a marre !

« Les standards y en a marre ! »

Je ne peux pas dire que j’entends cette phrase régulièrement, çe serait mentir. En revanche j’affirme que je ressens très souvent une forme de léger dégoût de la part des opérateurs avec lesquels nous travaillons lors de nos chantiers Kaizen au moment où l’on évoque la nécessité de formaliser le standard correspondant à la nouvelle façon de faire que l’on vient d’inventer ensemble.

Mais pourquoi ?

Je pense que les raisons de cette réticence vis-à-vis des standards sont diverses, quelques-unes me viennent à l’esprit :

  • On leur a déjà imposé des standards émis depuis des Bureaux des Méthodes qui ne correspondaient pas aux contraintes du terrain.
  • Des standards alambiqués rédigés sur douze pages et fourmillant de tournures complexes et de mots rébarbatifs ont déjà été fournis.
  • Notre esprit Latin légèrement rebelle a du mal à admettre de se voir imposer une façon de faire. Chacun sait que sa propre pratique est bien meilleure que celle prônée par le management.
  • Le fait de devoir respecter une façon de faire imposée est vécu comme une forme de déshumanisation. « On va devenir comme des robots ! », cette phrase-là je l’ai souvent entendue.
Pilotage et Compagnies chez Norske Skog

Mettons les choses à plat

Gardons la définition usuelle du standard : « La meilleure façon, connue à ce jour, d’accomplir une tâche ». Faisons l’effort d’en expliquer chaque mot :

  • La : Unique ! La notion de standard évoque le fait que tous procèdent de la même manière. Ainsi l’entreprise est capable de garantir un résultat répétable à ses clients.
  • Meilleure : De quel point de vue ? Est-ce la plus rapide ? La plus facile ? Est-ce celle qui présente le moins de danger ? C’est celle qui présente le meilleur compromis de tous ces points de vue et donc celle qui sert au mieux l’intérêt global de l’entreprise.
  • Façon : Le standard est opérationnel, il décrit des actions à mener.
  • Connue : Ceci sous-entend que les opérateurs sont formés et que l’on fait l’effort d’expliquer et de vérifier la compréhension de tous.
  • A ce jour : Ce qui est « Le » standard aujourd’hui ne le sera plus demain, car demain les opérateurs auront proposé des idées d’amélioration. L’enjeu du standard n’est en aucun cas de figer les choses définitivement. La créativité des opérateurs est encouragée en ce sens !
  • D’accomplir : D’atteindre un résultat attendu.
  • Une tâche : Ce qui, de toutes façons, doit être fait.

Modernisons les standards et laissons leur la place qu’ils méritent

Au lieu de rédiger les standards à la place des opérateurs, aidons les à formaliser eux-mêmes les standards sous des formes plus modernes. Vidéos, questionnaires interactifs, jeux de glisser-déposer. Mettons à la disposition des opérateurs les supports du 21ème siècle. Tablettes, smartphones, accès aux standards par QR codes sur les machines … Parmi eux, nous proposons nos propres outils comme DigitaLEAN : la plateforme de gestion des standards opérationnels.

 

 

Offrons aux opérateurs le temps dont ils ont besoin pour s’approprier les gestes ! Arrêtons de faire semblant de croire que 15 minutes de passage de consignes d’un opérateur habitué à un intérimaire vont suffire à garantir Sécurité, Qualité, Coût, Délai etc…

Bref, que les Managers donnent aux standards toute la place qu’ils méritent, et aient un comportement exemplaire vis-à-vis de ces derniers en s’appuyant au quotidien sur leur respect sans concession. Je veux croire qu’alors les standards seront effectivement perçus par les opérateurs comme ce dont on a besoin pour bien faire son travail.

Portrait Bruno

Article écrit par Bruno Pauron

Consultant formateur Six Sigma chez Pilotage & Compagnie
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